lundi 27 janvier 2014

BORDEAUX : Grands Crus Lassés (lassants)


Quand certains consommateurs, aiment se pavoiser avec des vins « d’étiquettes » d’autres disent stop à la mascarade.

Beaucoup, comme nous en on marre de l’impérialisme des grands crus qui campent sur leurs acquis sans jamais vraiment se remettre en question, des sols  appauvris voir détruits par des traitements chimiques démesurés, des vignerons qui maquillent le manque de terroir par des élevages outranciers.


Comment certains bordelais ont-ils pu accepter de perdre leur personnalité et tutoyer la médiocrité ? Comment peut-on encore  faire croire qu’il n’existe que des grands vins à Bordeaux ?




Marty va chercher la deLorean !




Dans la plupart des régions de France, ce sont les moines qui contrôlaient le vin mais à  Bordeaux ce sont les marchants qui l’ont développé.

Durant le second millénaire, Bordeaux était sous domination anglaise et des centaines de bateaux chargés de tonneaux de vin embarquaient pour l'Angleterre. 
Au 14ème siècle, la moitié de la production de vin de la région partait chez les anglais.

Certains de leurs voisins à Gaillac et Bergerac devenaient de plus en plus populaires et entraient donc directement en concurrence avec les vins de Bordeaux.
Les marchants et producteurs de vin bordelais ont eu la brillante idée de promulguer une règle qui empêchait les autres  vins  d'entrer dans la ville avant que les vins de Bordeaux ne soient à bord des bateaux.
Au 17ème siècle la vigne fut plantée dans le Médoc (à Margaux, Saint Estèphe, Saint Jullien, Pauillac...) et durant celui-ci et le suivant, les marchands d'Angleterre, des Pays Bas et d'Allemagne contrôlaient la plupart des vins produits dans la région de Bordeaux.
En 1855, à la demande de l'empereur Napoléon III les marchands et les courtiers mirent sur pied le classement des vins de Bordeaux afin de distinguer les meilleurs crus. 
Cette classification existe toujours aujourd'hui sous la forme du classement des grands crus classés.

Les affaires allaient bon train et comme la demande était toujours grandissante, il fallait produire encore et plus, et au 20ème siècle avec l’arrivée de l’arsenal mécanique et chimique cela devenait possible et presque facile.

A grands coups de spéculation , les Bordeaux sont devenus des vins de marques se chauffant à la flambée des prix.

La surproduction flirt avec l’uniformisation du goût et aujourd’hui certains Bordeaux ont autant de personnalité qu’un meuble IKEA.



Mais le négoce est-il la seule raison de cette médiocrité ?


Pour d’autres, un certain Robert qui aime et connaît 
« Parker » les vins de la région à une grande part de responsabilité dans la standardisation du goût des vins de la région.
Parker, critique américain  en œnologie, passionné et indépendant est connu pour ses guides sur le vin.
Dans ses écrits, il a encensé  à plusieurs reprises les vins de Bordeaux et a  souvent parlé de son goût pour le fût de chêne.
Il aime tellement les vins boisés qu’on pourrait presque l’appelait  « Woody Wood Parker ».

Mais faut pas pousser mémé dans les orties, on ne peut pas  rejeter la faute sur un seul homme.
Les négociants et les producteurs  ont surfé sur la vague Parker pour vendre leur vin comme des petits pains aux Américains et autres lecteurs du célèbre guide.


Alors les vins de Bordeaux sont-ils aujourd’hui tous ennuyeux ?

Nous voulons croire que non.
Nous voulons croire en ces vignerons, souvent snobés par la « bourgeoisie » bordelaise, considérés comme des paysans azimutés par un grand nombre de leurs confrères, qui défendent depuis longtemps le vivant, la biodiversité et  qui mettent en avant leur passion pour leur terroir.

Nous voulons des vins francs, sincères et qui ont de la personnalité.

Pour ne citer qu’eux, merci à Gérard Descambre du Château Barrail des Graves, à Michel Favard du Château Meylet, à Catherine et Jean-Luc Hubert  du Château Peybonhomme-Les-Tours, à Thierry Valette du Clos Puy Arnaud, . . . pour leur travail.

...Tant qu’il y a de la vigne, il y a de l’espoir…














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